1. HISTROIRE ET EXPLICATION DE L'ONCTION DES MALADES
Dieu n'a pas voulu la maladie, de même qu'"il n'a pas fait la mort"" (Sag 1,13). L'une et l'autre sont entrées dans le monde par le péché; non que chacun supporte dans la maladie qu'il peut éprouver la punition d'une faute personnelle que nous aurions fait comme on le croyait encore au premier siècle, mais parce que la maladie est un mal et que le mal est entré dans le monde par le péché.
La prédilection pour les malades, Jésus l'a toujours manifesté car il trouvait en eux ces pauvres, pauvres de force physique, à qui il venait annoncer en priorité le message du salut. Il les sauvait de la souffrance en les guérissant. Maintenant qu'il est retourné vers son Père, il ne les abandonne pas, il ne nous abandonne pas. Intercédant sans cesse pour nous, il prie pour ceux qui sont les membres souffrants de son Corps et qui communient plus intimement que les autres à son sacrifice rédempteur. Mais surtout, il a institué un sacrement du réconfort dans la maladie grave, le sacrement de l'Onction des malades.
2. QU'EST-CE QUE L'ONCTION DES MALADES ?
« Quelqu'un parmi vous est-il malade ? Qu'il appelle les presbytres de l'église et qu'ils prient pour lui, après l'avoir oint d'huile au nom du Seigneur. La prière de la foi sauvera le patient, et le Seigneur le relèvera. S'il a commis des péchés, ils lui seront remis. »
(Jc 5, 14-15)
Dès l'Ancien Testament, certains on remarqué que l'onction d’huile apaisait la souffrance. Les rites anciens parlaient d'"extrême onction" ou de "dernier sacrement", sacrement réservé aux grands malades à l'article de la mort. Mais aujourd'hui, cette onction n'est plus destinée à aider les malades dans leur mort, mais à les aider dans leur vie, à la leur rendre plus "vivable" en soulageant leurs souffrances.
L'onction des malades est donc un signe de la tendresse de Dieu pour la personne qui souffre. Le Christ, par le sacrement de l'onction des malades, est venu guérir l'Homme tout entier : son âme (il pardonne les péchés) et son corps (fonction de Christ guérisseur).
3. QUAND REÇOIT-ON L'ONCTION DES MALADES ?
« Ce sacrement peut-être reçu tandis que l'on est en bonne santé, si l'on se sait sérieusement menacé dans son intégrité corporelle. Par exemple, avant une intervention chirurgicale sérieuse ou au seuil d'une période éprouvante de la vie. Sentant leurs forces décliner, des personnes ont besoin, pour entrer dans la vieillesse avec courage, d'une identification au Christ. » Cardinal Lustiger
L'onction des malades est administrée à des moments bien particuliers dans la vie d'un croyant :
- Quand la vie du fidèle, âgé et fragilisé mais totalement conscient, est menacée par un accident qui pourrait survenir à tout moment, et qui serait pourtant bénin pour quelqu'un d'autre.
- Quand le fidèle apprend qu'il souffre d'une maladie incurable, ou que la maladie risque de s'installer comme un état plus ou moins permanent.
Elle peut-être donnée plusieurs fois si la situation, qui a pu s'améliorer, est redevenue préoccupante.
Mais si la mort semble proche, on proposera au mourant de recevoir la communion en "viatique".
4. QU'EST CE QUE LE VIATIQUE ?
On appelle viatique la communion donnée à un mourant. Du latin "viaticum", "provisions pour la route", le viatique est l'extrême communion destinée à donner force et grâce pour quitter la vie. Cependant, dans la mesure où on ne peut faire communier un inconscient, le rituel demande que le mourant redise la foi de l'Eglise avant de recevoir l'Eucharistie autant de fois qu'il le peut. Rituellement, l'Eglise considère qu'en affirmant cette foi "qui fait vivre", le mourant affirme qu'il veut mourir.
5. QUELS SONT LES EFFETS DE L’ONCTION DES MALADES ?
« Par l'onction sacrée des malades et la prière des prêtres, toute l'Eglise recommande les malades au Seigneur souffrant et glorifié, afin qu'il adoucisse leurs peines et les sauve. Elle les exhorte à s'unir spontanément à la passion et à la mort du Christ […] pour contribuer ainsi au bien du peuple de Dieu. »
Concile Vatican II
L'Eglise distingue officiellement quatre effets du sacrement de l'onction des malades :
1. > le don particulier de l'Esprit (grâce de réconfort, de paix, de courage pour vaincre et surmonter la maladie ou la vieillesse.) ;
2. > l'union à la Passion du Christ (le malade reçoit la force de s'unir intimement à la souffrance du Christ.) ;
3. > la grâce ecclésiale (en célébrant ce sacrement, l'Eglise intercède pour le bien du malade, qui a son tour, grâce à ce sacrement, contribuera à la sanctification de l'Eglise.) ;
4. > la préparation à l'ultime passage.
On peut éventuellement ajouter le pardon des péchés si le malade n'a pas pu l'obtenir par le sacrement de la Pénitence.
6. COMMENT SE DEROULE LA CEREMONIE DE L’ONCTION DES MALADES ?
Comme la confirmation ou l'ordination, le rite de l'onction des malades comporte une imposition des mains, et une ou plusieurs onctions d'huiles. Mais l'huile dont on use pour l'onction des malades n'a pas la même signification que le Saint-chrême. Elle évoque plutôt l'huile dont, historiquement, on utilisait les vertus thérapeutiques. Ce n'est pas l'huile qui consacre, mais l'huile qui apaise les souffrances.
La célébration de l'onction des malades peut se dérouler à l'Eglise, à l'hôpital, chez le malade ou dans une célébration communautaire. Chaque année, dans les paroisses, il y a une célébration communautaire de l'onction des malades. Cette forme de célébration se répand progressivement dans de nombreuses paroisses, car elle rassure, loin de la connotation négative de l'"extrême onction".
Seul un prêtre peut célébrer le sacrement de l'onction des malades. Ni les diacres, ni les laïcs ne peuvent s'en charger.
La célébration de l'onction des malades est constituée de deux moments principaux :
1. - L'imposition des mains ;
2. - L'onction d'huile : l'onction se fait au moins sur le front, mais elle peut également être appliquée sur les différents "sens" et "membres" du malade : yeux, oreilles, narines, bouche, mains, pied…
Le prêtre oint le malade en disant :
« Par cette onction sainte, que le Seigneur, en sa grande bonté, vous réconforte par la grâce de l'Esprit Saint. » […] « Ainsi, vous ayant libéré de tout pêché, qu'il vous sauve et vous relève ».
La communion est ensuite généralement donnée, de la même façon qu'à la messe.